L'article du dimanche : A ghost story : une histoire de fantôme (pas comme les autres)

« A ghost story », de David Lowery, n’est pas, comme son nom l’indique, une histoire qui fait peur.

Ici, il s’agit plutôt d’un film dramatique et psychologique, partant du point de vue d’un couple de jeunes américains.

« A ghost story », c’est avant tout un voyage dans le temps, dans l’espace, et surtout un voyage introspectif en ce qui concerne la question du deuil et de notre place sur Terre.

L’histoire commence donc avec un jeune couple de classe moyenne américaine qui semble traverser une période difficile.

Le film nous livre tout de même des instants de douceur dans une atmosphère intime, cependant on ressent une sorte de décalage qui unit nos deux protagonistes.

Et le fantôme dans tout ça ?

C’est le personnage principal de notre histoire. Il semble être condamné à n’être plus que spectateur de sa vie. À travers ses déambulations et son immortalité, il est en quête de quelque chose de mystérieux, d’inconnu.

Cet inconnu qui finira par nous être complètement indifférent face à la grandeur que déploie le scénario…

Les premières minutes de ce film peuvent paraître assez austères. La mise en scène prend son temps avec de longs plans fixes semblables à des tableaux, sans action présente, mais qui viennent appuyer cette dimension si importante de l’œuvre : celle du temps qui passe, du temps perdu, et finalement, ce temps dans lequel nous évoluons à chaque seconde, et qui continuera de passer, bien après nous.

Cette austérité, elle demande d’être affrontée, embrassée même, car le film prend bien vite son envol.

De par ses thématiques et ses ambitions, “A Ghost Story” demande une certaine qualité de visionnage. Préparez votre soirée, on allume la cheminée, on éteint le téléphone et on sort notre meilleur plaid pour ce long voyage mystique.

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Votre guide sera donc cet énigmatique fantôme, représenté de façon très minimaliste et enfantine par un individu sous un drap blanc.

Le choix de cette représentation du fantôme, nous montre que celui-ci est intrinsèquement inoffensif, et il est à lui seul une grande source d'interprétation, par sa présence, ou plutôt, par sa “non-présence”.

Paradoxalement, il reste un personnage très attachant par ses simples interactions avec le décor. Et on ne vous en voudra pas si par instant vous trouvez qu’il vous ressemble un peu ce petit fantôme…

Pour revenir sur la notion de temps, elle est ici évidemment liée à la mort, la fin, l’après…

Le fantôme erre à travers les époques à la recherche de souvenirs, de ce qu’il reste de sa vie, de ce qui a disparu. Il nous montre aussi l’importance de l’impact que nous pouvons avoir pendant notre séjour sur Terre.

Le film exprime une grandeur inatteignable, par exemple sur un plan où l’on voit notre cher fantôme seul dans l’immensité d’un champ d’un vert complètement uni, il se dégage un sentiment d’infini, vers une destination jamais atteinte, vers le futur ou le passé…

On trouve également un grand travail de colorimétrie, avec un panel de plan assez terne certes, mais toujours en nuance et en adéquation avec les sentiments des personnages.

Ces derniers vivent dans une maison tout à fait banale, avec des murs gris ou blanc, des meubles en bois… Une simplicité touchante qui vient s’inscrire dans ces fameux long plans fixes.

Alors oui parfois le film peut paraître long, on pourrait presque dire ennuyant ! (J’espère que vous aimez voir des gens manger des tartes). Mais il n’est que simple reconstruction de la vie, de moment de flottement auxquels il nous arrive d’être confronté, ces moments qui sont nécessaires de passés pour affronter certains évènements.

Et soudainement, la fin…

Il est le genre de film où l’on ressort rempli de questionnements…

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Chez la 5ème de Couverture nous avons été très touchés par cette histoire et c’est ce qui nous pousse à vous en parler aujourd’hui. En espérant qu’elle vous inspire autant (et même plus !) qu’elle nous a inspiré. Bon visionnage…